De Sedan à la frontière belge tracé en vert sur la carte ci-dessous.
Les différents sites sont illustrés dans cette page.
Demandée dès 1865, cette ligne a existé de 1910 à 1933.
La ligne a son origine entre la cour de la petite vitesse du grand réseau et le Boulevard Chanzy (aujourd’hui avenue Pasteur), dans un triangle d’environ 17000 M2 à l’emplacement des anciennes fortifications. C’est là que seront implantées les installations principales de la ligne :
bâtiment des voyageurs avec logement, magasin de la voie, halle pour le trafic local, remises à machines et à voitures, installations d’échange avec le grand réseau.
La voie traverse la place de la Gare Est (nécessité de déplacer légèrement les installations du tramway), emprunte l’accotement du chemin de Wadelincourt, et amorce au PK 0,7 une courbe en remblai pour rejoindre la Porte de Balan au travers de la Prairie.
La Meuse est franchie sur un pont métallique à deux travées de 78,70 mètres d’ouverture, et aussitôt cet ouvrage, elle jette un raccordement portuaire.
La ligne atteint les premières constructions du faubourg de Balan, effectue à cet endroit un parcours en chaussée le long des installations militaires du quartier Fabert, par une courbe de 50 mètres de rayon franchit à niveau la voie du tramway et se place en accotement de la RN 64 sur le côté gauche en se dirigeant vers Bazeilles.
La fin de la courbe correspond à la halte de Sedan-Porte de Balan (PK 2,4), bâtiment des voyageurs avec logement à l’étage, ouvert au seul service de la grande vitesse.
Le parcours en accotement jusqu’à la station de Balan-Bazeilles (PK 4,125) a nécessité par endroits le ripage de la voie des tramways électriques.
Aussitôt cette station, la voie vire à angle droit pour se diriger vers le Nord en remontant la vallée du ruisseau de la Givonne. Elle dessert la halte de La Moncelle (PK 5,6), puis la station de Daigny (PK 7,2) enserrée entre la rivière et la colline où il a fallu construire un mur de soutènement afin de disposer d’une cour des marchandises.
La ligne franchit la Givonne sur un pont de 5 mètres d’ouverture au PK 8,44, arrive à la station de Givonne (PK 8,8) située à l’entrée du village. La voie traverse Givonne en chaussée sur le côté droit de la RN 77. A la sortie du village, elle quitte la RN 77, poursuit la remontée de la vallée de la Givonne qui se rétrécit de plus en plus, d’abord à gauche de la route menant au village d’Olly, puis ensuite à droite de cette route. Plusieurs usines sont implantées le long de cette route, trouvant à l’origine leur force motrice en ce ruisseau.
Nous arrivons à la station d’Illy-Olly (PK 11,9) érigée en gare douanière.
Depuis son départ de Sedan, le profil de la ligne est peu accidenté puisque nous sommes passés de l’altitude de 157 mètres à Sedan, à 195 mètres à Givonne et 230 à Illy-Olly, soit 73 mètres de dénivellation en une douzaine de kilomètres.
C’est à partir de cette station que la ligne va, sur 8 Km, se livrer à un parcours des plus pittoresques mais aussi des plus accidentés pour atteindre son point culminant au PK 20 avec une altitude de 425 mètres. C’est un long parcours en rampe continue atteignant à plusieurs reprises 2,8 %, accroché à flanc de coteau, décrivant au PK 13,5 une épingle à cheveux afin de franchir une gorge par le remblai dit de La Hatrelle, puis peu après, l’ouvrage de Saint Hilaire sur la ruisseau de La Courroie.
La ligne pénètre en Belgique au PK 20,509. Il restera aux convois venant de France 1585 mètres à parcourir sur voie belge afin d’atteindre la station douanière de Corbion. Ultérieurement ce parcours en territoire belge deviendra une section de la ligne Corbion – Pussemange.
La ligne Sedan – frontière sera la dernière ligne réalisée par le département des Ardennes.
Ce sera la mieux dotée mais aussi celle dont la construction aura été la plus onéreuse.
L’importance des installations de Sedan sera sans commune mesure avec le trafic escompté, tant en ce qui concerne le service des voyageurs que l’activité marchandises.
D'après nos informations, la ligne disposait de 3 locomotives 130 T de 25 T. en ordre de marche :
n°64 "Normandie", N°65 "Bretagne", n°66 "Champagne"
3 fourgons, 6 voitures à bogies, 25 wagons.
A part le pont sur la Meuse, la ligne ne fut pas détruite lors de la 1e guerre mondiale.
Elle a refonctionné dès 1919 au départ de Balan-Bazeilles. Le pont fut reconstruit en 1922.
Le service régulier des voyageurs fut supprimé en 1929 et celui des marchandises en septembre 1933. Un petit morceau de la ligne Sedan-Corbion a survécu jusqu'en 1960 en Belgique, pour une desserte voyageurs jusqu'en 1955, et ensuite pour du transport de bois.
Des services d'autobus ont pris la suite pour le transport des voyageurs, comme l'illustre cette vue devant la gare de Sedan. Cette concurrence routière avait démarré vers 1923.
Aujourd'hui c'est toujours un joli chemin de promenade.
Service simple et pro
Site de la commune de Givonne
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